Traverser le fleuve
Le fleuve a longtemps été une barrière naturelle pour les habitants situés de part et d’autre de ses rives. L’obstacle a pourtant toujours été franchi : soit par des gués, soit par des bacs, soit par des ponts. Les bacs permettaient aux hommes de franchir le fleuve moyennant un péage. Au Moyen Age, ce droit de péage appartient au seigneur ou aux communautés qui, outre l’obligation de sûreté des voyageurs, assurent le gage des bateliers et l’entretien de l’embarcation. L’exploitation du bac est souvent laissée en fermage au batelier.
Au XIVème siècle, l’essor important de la viticulture et du commerce, puis au XIXème siècle, le développement du chemin de fer, nécessite l’établissement de passages sûrs et permanents en de nombreux points du fleuve. En effet, la montée subite des eaux de l’Hérault, consécutive aux fortes pluies rendent impraticable, voire dangereuse la traversée en bac. Il n’existe à cette époque que quelques ponts de pierre franchissant le fleuve.
La construction de nouveaux ponts suspendus bénéficie des apports technologiques de l’industrie. Construits à l’initiative de l’état, leur exploitation revenait aux constructeurs qui percevaient un droit de passage. Durant la crise viticole due au phylloxera (1850), ces droits deviennent une trop lourde charge pour les usagers. L’état décide le rachat des concessions liées à ces ponts. Tous ces ouvrages ont conservé leur utilité mais les besoins se sont accrus avec le transit automobile, et de nouveaux ponts autoroutiers et ferroviaires franchissent le fleuve.